.
Le bien-être intérieur conditionnerait-il la santé du corps physique ?
par effet de propagation...
Le sentiment de stress au travail engendre parfois, on le sait, des insomnies nocturnes. Or, une mauvaise nuit engendre, le jour qui suit, une baisse de notre niveau de performance et de notre réceptivité aux autres…
Si chacun et chacune d'entre nous prenait le temps d'évacuer le stress accumulé en journée dans diverses situations, notre santé y gagnerait en vitalité. Et nous serions sans doute moins amenés à consulter des médecins qui, bien souvent, ne prennent en considération que la surface de notre être (la dimension corporelle ou somatique)…
Si la Sécurité Sociale en France pouvait comprendre cette relation étroite entre le psychisme et le corps physique, elle pourrait réenvisager sa position vis-à-vis de la question du remboursement des séances conduites dans le cadre de psychothérapie par les psychologues. Car finalement, quand un psychologue travaille à permettre à une personne d'évacuer sa tension accumulée, il oeuvre à éviter la transformation des mots non dits en maux parfois très graves car très lourds de conséquences en terme de suivi médical…
Nombreuses sont les personnes en France, qui, à la suite d'une perte d'emploi, finissent par sombrer, quand leur temps de chômage se prolongent, dans des états psychiques dépressifs. Désabusés, manquant de confiance en leur possibilités, certains ne peuvent s'empêcher de pleurer, alors qu'ils sont en entretien, dans le cadre d'un bilan de compétences, et qu'ils essaient d'expliquer le parcours qui a été le leur jusqu'à présent.
Dans un tel contexte, conduire un bilan de compétences sans écouter cette douleur reviendrait à se comporter comme une autruche (la tête dans le sable). Alors, bien sûr, on essaie autant que possible de sensibiliser cette personne à l'intérêt que pourrait présenter pour elle une écoute par un "psy". Mais compte tenu de son manque de revenu, on est bien obligé de lui recommander un psychiatre, et non un psychologue : le psychiatre qui est médecin peut offrir des consultations remboursables par la Sécurité Sociale. Le psychologue, non ! Car un psychologue n'est pas un médecin. Mais un psychiatre n'est pas un psychologue non plus : c'est un médecin qui intervient d'abord sur le plan somatique (corporel) en faisant une ordonnance de médicaments à ses patients, et dans un deuxième temps, s'il a suivi une formation complémentaire adéquate, un temps d'écoute psychothérapeutique.
Ce que les gens savent rarement, c'est qu'il existe une multitude de psychothérapies différentes, et qu'un titre de psychothérapeute ne garantit nullement une pratique professionnelle toujours en accord avec le code de déontologie des psychologues. Si donc on oriente une personne souffrant de dépression vers un psychiatre-psychothérapeute, c'est d'abord parce que cette personne aura des consultations pouvant donner lieu à un remboursement de la sécurité sociale, et dans un deuxième temps, parce qu'on espère que l'étiquette "psychothérapeute" accolée au titre de psychiatre garantira à cette personne une possibilité d'avoir un temps d'échange verbal avec ce médecin, et pas seulement une ordonnance de médicaments qui ne feront qu'endormir son cerveau… (à noter cependant qu'on n'a aucune garantie quand au "sérieux" de la formation de psychothérapie suivie par le psychiatre tant qu'on ne s'est pas renseigné auprès de lui sur l'école qu'il a suivie : on peut être psychothérapeute en 3 ans, alors qu'un cursus de 5 ans est exigé pour être psychologue. Le titre de psychologue est protégé par la loi ; le titre de psychothérapeute, non ! D'où la crainte des autorités sanitaires de voir sous des étiquettes de psychothérapeute se cacher des pratiques "douteuses" pour l'esprit des patients, si celui qui ne se dit psychothérapeute n'a pas aussi un titre plus officiel et repérable de médecin ou de psychologue.)
Quoiqu'il en soit, un psychologue restera toujours le spécialiste du psychisme humain, alors qu'un psychiatre ne comprend au départ le psychisme humain qu'au travers de réactions moléculaires entre cellules vivantes du corps humain, et du cerveau en particulier.
Prendre en amont les tensions psychiques accumulées par les personnes avant qu'elles ne s'aggravent en maux corporels, tel pourrait être plus souvent l'enjeu donné aux psychologues si leurs consultations pouvaient être remboursées par la Sécurité Sociale. Il est évident, dans cette perspective, que les ordonnances médicamenteuses des médecins seraient amenées à diminuer, permettant par conséquent de réduire, dans une certaine mesure, l'accroissement du déficit de la Sécurité Sociale !
Mais la Sécurité Sociale entendra-t-elle ce discours ? La question est posée. Quand existe derrière cette interrogation des pressions du corps médical et du lobby pharmaceutique, on peut raisonnablement s'interroger sur l'objectif visé par ceux qui accordent le remboursement de certaines consultations au détriment d'autres tout aussi importantes par leur enjeu…
Mais peut-être que ce texte apportera une prise en considération nouvelle vis-à-vis du remboursement à accorder aux suivis psychothérapeutiques. Si seulement ! Des personnes en réelles difficultés, parce que échouées momentanément sur le bord de la société, pourraient enfin bénéficier de ces services de soins aussi cruciaux pour leur avenir… (corporel et socio-professionnel de surcroît !) avant que cet avenir ne s'assombrisse encore plus pour elles, nécessitant pour le coup des suivis médicaux encore plus lourds en frais financiers.
Edouard STACKE a écrit, dans son livre Coaching d'entreprise, édition Village Mondial, Paris (2000) :
En médecine générale, l'enseignement de la psychosomatique est quasi inexistant et l'on s'étonne du déficit permanent de la sécurité sociale dans un système où la vertu du médicament doit nous débarrasser des symptômes mais où l'épidémiologie
- l'étude des causes - ne dispose que de bien faibles crédits. En aucun cas, l'éducation à la responsabilité et à la gestion préventive de sa santé n'est développée. Elle concerne pourtant l'ensemble de la population... (pages 48).
Vous souhaitez réagir à ce texte ?
Par Brice Masgonty, Psychologue, France.
| Voir ma page
Psycho-Ressources |
.
|