PRÉSENTATION
Sulfureuse par essence, la question de la perversion fascine et intrigue tout à la fois. Elle soulève violences et stigmatisations… Les ouvrages sur le thème sont nombreux : ils traitent préférentiellement de la figure du « pervers », de son comportement de surface, plutôt que des réalités profondes et complexes de la perversion, donc des intentions mises en œuvre dans la relation avec l’autre.
« Mettre le monde à l’envers », « renverser le chaudron », « marcher sur la tête » sont des expressions qui désignent le trouble provoqué par une parole malintentionnée, une action malveillante ou un comportement vicieux. Fascination, mystification et séduction font partie de la panoplie du personnage retors, illusionniste habile à jongler avec les faux-semblants et les fourberies. Parfois, l’influence étend son empire jusqu’à empoisonner ou emprisonner : à mettre l’autre sous emprise. Souvent pour se venger…
Qu’est-ce que la perversion ? Un système d’interactions troubles et délétères, répond l’auteur, à partir d’une expérience clinique de nombreuses années et de longues recherches avec ses collègues. Partant de la vie courante, de films ou de romans, il explicite peu à peu ce que recouvre cette notion très vaste, appréhendée de façon variée et complémentaire par de nombreux psychanalystes depuis Freud. En fait, la perversion se révèle être une configuration très particulière, un faisceau trouble, un ensemble de ligatures - parfois invisibles à première vue.
Plutôt que de faire le procès de telle ou telle personne, il est plus pertinent d’explorer l’ensemble de ce système (au sein d’une famille, d’une entreprise ou d’une institution). Quels en sont les rouages ? Quels en sont les mécanismes et les fonctionnements ? Influence et manipulation sont au rendez-vous, mais aussi, plus en profondeur le clivage, le déni et la haine, ainsi que leur cortège de secrets.
Ainsi, par exemple, ces cas de divorces où l’accusation de « manipulation » est utilisée sans fondement, ou même par renversement, contre l’autre parent, comme argument majeur pour faire barrage à toute véritable réflexion de fonds sur la réalité vécue par les enfants, au risque de ne pas entendre leurs détresses.
Le renversement est en effet une des clefs de la perversion. Les systèmes pervers usent de façon virtuose de l’inversion : retournement du vrai en faux, du juste en injuste, du bon en mauvais, de la clarté en confusion, de l’humain en inhumain.
Pour autant, la perversion n’est pas une fatalité ! Il est possible de s’en libérer. En effet, même si les psychanalyses des configurations perverses peuvent mener à des échecs, de nombreux exemples prouvent, au contraire, qu’il est possible de sortir de la perversion.
Restent donc à élucider les moyens qui permettent concrètement de se dégager de ses « labyrinthes » ou « toiles d’araignées ». Les repérages minutieux des modes opératoires de la perversion vont faciliter une prise de position de plus en plus claire du sujet face à des malveillances, désormais dénoncées et refusées, qui perdront peu à peu leur pouvoir de sidération donc d’emprise.
Il ne s’agit pas d’éradiquer des comportements ou de rééduquer des attitudes, par un dressage qui ne serait qu’un forçage de plus. Il s’agit au contraire d’accueillir sa part d’ombre, d’accepter ses fragilités, de s’ouvrir à la dimension inconsciente, donc profonde et intime de l’être.
AU SOMMAIRE
CARACTÉRISTIQUES
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Editeur(s) : Eyrolles
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Auteur(s) : S. Tomasella
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Collection : Les mots de la psychanalyse
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Diffusion : Geodif
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Parution : 10/06/2010
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Edition : 1ère édition
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Nb de pages : 106 pages
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Format : 13 x 19
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Couverture : Broché
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Poids : 120 g
Intérieur : Noir et Blanc
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Type produit : Ouvrage
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Langue : Français
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ISBN10 : 2-212-54693-9
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ISBN13 : 978-2-212-54693-4
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EAN13 : 9782212546
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